200910 Si Montjavoult pouvait parler
Du haut de mes 210 mètres peut être m'avez-vous déjà reconnu ! Mes ancêtres m'avaient surnommé Mont Jovis, littéralement le Mont de Jupiter, vocable qui a ensuite été déformé par le temps et transformé en Montjavoult. Cette altitude me donne droit au titre de village le plus haut de l'Ile de France. Titre un peu usurpé car, en réalité situé dans l'oise, je ne suis distant de ses limites que de moins de 5 kilomètres.
Le 2 octobre, j'ai eu le plaisir et l'honneur d'accueillir une quinzaine de randonneurs de votre amicale, désireux de connaître mes contours au hasard des chemins qui me ceinturent.
Bien que la température ait soudainement baissé de 10 degrés par rapport à la veille, j'ai bien repéré votre échauffement et votre départ sur le flanc oriental, celui qui fait le tour de mes hameaux, que je considère d'ailleurs comme mes propres enfants.
Je vous reproche cependant d'avoir dépassé mes limites en atteignant le territoire de mon voisin, le village de Montmagny, que je n'apprécie guère. Il est vrai qu'en cette saison, au coeur du Bois de la Molière, il possède un véritable attrait par l'abondance des châtaignes qui jonchent le sol. J'ai bien vu les plus voraces d'entre vous se précipiter pour les ramasser dans l'espérance d'un festin sous la cendre.
J'excuse cependant ce péché de gourmandise d'autant plus que je vous retrouve après sur mes terres lorsque vous découvrez mon hameau préféré, celui du Bout du Bois avec son château bourré d'histoire et sa tourelle ronde qui s'est maintenue intacte depuis le 15° siècle.
Je vous ai admiré remontant ensuite gaillardement la butte pour rejoindre le centre du village, sans omettre de rendre visite à l'Oeuvre des 3 Semaines, institution de bienfaisance protestante fondée en 1881, qui fut la première colonie de vacances au profit des enfants déshérités.
Quelle bonne idée d'avoir choisi de reprendre force et vitamine sur la place de mon église, dédiée à Saint Martin, qui n'a pu que vous inciter à partager les solides et liquides tirés de vos besaces.
Je vous ai encouragé pour la partie finale, direction cette fois ci plein ouest, où vous avez découvert un autre univers, plus bucolique qu'agreste, bel espace qui permet aux canards de canqueter et aux chevreuils d'aboyer.
Merci au passage de ne pas vous être attardés à l'église Saint Josse du village de Parnes,qui se dit, la prétentieuse, la plus belle du canton.
J'avoue que j'ai eu un peu de peine de vous voir tous partir vers 16 heures car vous m'étiez devenus sympathique. Quelqu'un m'a dit, cependant , que vous pourriez repasser un jour puisque vous marchez maintenant depuis 4 années et que ce n'est pas prêt de s'arrêter.