Salade Niçoise

Publié le par club rando

La remarque provient des habitants eux-mêmes : circuler dans Nice est une épreuve : rues étroites, embouteillages, stationnements anarchiques... Pour visiter la ville, mieux vaut compter sur ses pieds et l’aide d’un réseau de transports publics plutôt étoffé. Exactement, le dessein des 24 candidats à l’aventure, qui en débarquant du train savaient quand même qu’ici, ça monte et ça descend.

Salade Niçoise

Malgré l’atout de la plage, c’est l’hiver qui a façonné la ville. A la fin du 19ème siècle, de riches visiteurs étrangers comprennent l'attrait d'un lieu où il fait bon vivre dès janvier. Les collines de Nice se couvrent de demeures où fortunés et aristocrates rivalisent de fantaisies architecturales et de jardins plantureux. Mais attention de ne pas tout réduire au luxe et à l’entre-soi. Comme dans une salade niçoise où la richesse du thon et la douceur de l’œuf s’allient à la salinité de l’anchois, la ville s’apprécie avec tous ses ingrédients. Dans des espaces plus confidentiels, existe aussi une autre Nice, plus dense, avec moins de gazons et d’eucalyptus. Un petit monde de quartiers, à l’exemple de  celui du Ray, structuré plus par le relief que par l’urbanisme, loti d’immeubles sans cachet évident et de maisons de bric et de broc immiscées dans les interstices. Nice ne peut accueillir toute la richesse du monde.

Salade Niçoise
Salade Niçoise

Il faut avouer honnêtement que le groupe est quand même venu pour le beau. Le soleil annoncé pour briller largement pendant le séjour confirme la justesse du choix. A l'ombre de ses palmiers, la promenade des Anglais reste incontournable pour démarrer la visite d’un tel joyau. Glorifiée par la littérature, le cinéma et la télévision, on a l’impression de la connaître même si l’on n’y est jamais venu.

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Après quelques pas, le soleil, presque agressif, incite à tourner le regard vers la mer et rejoindre les baigneurs. L’eau est douce mais l’entrée dans l’onde délicate. La faute aux galets que les siècles n’ont jamais pu émousser et qui mettent les pieds au supplice.

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La perspective de la rue Pairolière se reflète dans la vitrine du traiteur où se pressent de rares clients. On aimerait que la boutique soit beaucoup plus fréquentée pour donner tout leur prix aux produits locaux prometteurs des délices de la cuisine nissarde. Ici, dans le quartier du Vieux Nice, tout rappelle l’Italie si proche avec ses rues étroites, ses façades ocres et dorées et ses églises rococo surchargées de représentations de la Vierge consolante prête à pardonner le plus vil des pécheurs. Le lieu foisonne de bars, restaurants, fringues tendance, glaciers exubérants et commerces de bouche. On déambule dans de toutes petites ruelles qui se coupent à angle droit.

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La belle saison n’a pas quitté le Cours Saleya. C’est un peu le ventre de Nice, du moins son marché aux fleurs et aux fruits le plus renommé. Même en ce premier mardi d’octobre, il faut fendre les touristes qui mitraillent les stands rutilants. « Oui Madame, quatre euros le kilo de muscat ramené hier de la plaine du Var ! » L’argument de la proximité fait mouche, les grappes disparaissent à vue d’œil. Il n’est qu’onze heures, hélas trop tôt pour déguster la Socca.

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La Colline du Château avec sa vue complète sur la cité restera pour beaucoup le plus bel endroit de la ville. Située entre le Vieux Nice et le port, elle est autant fréquentée par les touristes que par les enfants des écoles qui aiment y jouer à l’ombre de grands cèdres. Dominée par une nature foisonnante débordant de partout, une grappe d’escaliers part à son assaut. On recherche là-haut l’ombre fraîche qui console des excès de la chaleur d’en bas. Au sommet, il suffit d’un glissement de tête pour passer de la vision de la Baie des Anges à celle de  yachts alanguis dans le port. Dans la rampe qui descend vers la zone portuaire, le groupe s’efface devant ceux qui montent en ayant aux lèvres le petit sourire des gens bien élevés.

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Au pied du Mont Boron, le sentier du littoral emmène prendre l’air du large. Il serpente en bas de pente en direction de Villefranche. Juste au-dessus de lui, de hauts murs équipés de caméras et de lourds portails façonnés d’arabesques dissimulent l’opulence de villas monumentales. Au bout du Cap de Nice, une enfilade de marches au nombre incalculable permet de retrouver la Basse Corniche. La montée est rude, on souffle et transpire avec l’impression de prendre dix ans en dix mètres.

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Repris par les Franciscains au XVIe siècle, le monastère de Cimiez trône en majesté sur une hauteur de Nice. L’église au baroque flamboyant jouxte une roseraie qui offre une vue imprenable sur la ville. Un parc aux oliviers centenaires sépare le monastère du  musée Matisse, des arènes romaines et du célèbre hôtel Régina où la reine Victoria séjournait au printemps avec sa suite. On a envie de se mêler au cours de gymnastique Thaï chi qui rassemble les habitués. On se contente d’y prendre la pause méridienne.

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Le quartier qui descend vers le musée Chagall traduit une assise plutôt confortable de la vie niçoise. Croisé par des avenues plantées de bigaradiers, il abrite des immeubles de standing et des villas soignées. On détaille scrupuleusement le décor, on se laisse porter. Il n’y a pas de tendresse sans intérêt, le fait de divaguer dans la ville sans raison bien précise la rend encore plus désirable. Retour vers le centre par la coulée verte qui traverse l’est de la ville. Dénommée la Promenade du Paillon, elle a pris le nom et la place de la rivière maintenant enterrée. Cet écrin de verdure se termine par un miroir d’eau équipé de 128 jets éclairé à la nuit tombée. Chance, l’eau jaillit sans qu’on le demande. Le son cristallin des gouttes qui s’écrasent ravive la mémoire de la rivière à jamais disparue.

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On aurait pu penser qu’au long du port ou au Cap de Nice on était allé au plus beau du  littoral. Mais non, comme en toute chose il y a toujours un lieu en plus qu’il faut absolument connaître. On avait d’ailleurs été prévenu à l’avance. « N’oubliez surtout pas de pousser jusqu’au Cap-Ferrat, le panorama y est fabuleux ! » Délicat de résister à la recommandation jouissive de ceux qui savent. Dix minutes de train suffisent pour se mettre dans les clous.

 

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A la sortie de la gare de Beaulieu, retrouver immédiatement la mer apporte la bonne humeur. Le tracé indique qu’il va suivre entièrement le contour de la presqu’île. Le sentier du littoral ne devient vraiment chemin qu’après avoir atteint une ancienne carrière. Le tracé slalome dans un étonnant tapis de roche calcaire puis longe les grilles de luxueuses villas perchées au-dessus avant de se rétrécir face à la mer. On grimpe plusieurs marches pour gagner la pointe de Malalongue où se dresse la tour pyramidale du phare éponyme. L’itinéraire se poursuit à fleur de roche et ouvre maintenant la vision sur la baie opposée de Villefranche. Après des lacets qui sinuent le long de récifs puis s’enfoncent sous les pins se découvre enfin la minuscule plage de Passable.

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On n’ira pas plus loin, il faut remonter retrouver le centre de la ville de Saint-Jean-Cap-Ferrat. C’est le milieu de l’après-midi, la chaleur amollit doucement l’énergie. On se sent légitime à revendiquer la bière en terrasse. Pour certains, ce sera plutôt un dernier petit plouf dans la jolie plage située sous la pinède voisine. Le bonheur se retire quelquefois aussi dans  les pauses.

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Avant  de reprendre le train du retour vient l’heure de faire les comptes. Nice n’est-elle pas la plus belle ville de France ?  Posée par l’un des participants, la question paraît plutôt délicate. Personne ne prendra cependant le risque d’y répondre. Mais quand on voit chaque été de nombreuses villes hexagonales se doter de plages éphémères, de palmiers en pots et de transats à rayures, chacun se demande si ce n’est pas la France qui deviendrait un peu niçoise ?

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Ps : Remerciements à Marc et Agnès qui en tant qu’accompagnants locaux ont eu la gentillesse de fournir la recette de leur propre salade niçoise.

 

Le Séjour

Lundi 2 octobre/ Transfert train Paris Nice, Installation quartier Thiers, la Promenade des Anglais, les Musiciens, soirée quartier Thiers

Mardi 3 octobre/ Le Vieux Nice, La Colline du Château, le Port, le sentier littoral sous la Basse Corniche, visite et soirée au quartier du Ray

Mercredi 4 octobre/  Montée sur la Colline de Cimiez, le musée Chagall, le centre-ville par la promenade du Paillon, le centre-ville par le secteur Dubouchage, soirée dans le Vieux Nice

Jeudi 5 octobre/ Transfert train à Beaulieu, tour de la presqu’île du Cap-Ferrat, soirée dans le Vieux Nice

Samedi 6 octobre/  La Cathédrale Russe, le quartier des Baumettes, le Carré d’Or, le quartier Libération, transfert à Paris par train

 

 

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