201007 Beinat,Xavi,Joseba et nous

Publié le 5 août 2010 par club rando

Fin juillet il était inutile d'avoir réservé sa location dans un endroit prisé ou de surfer sur un site spécialisé pour trouver le bon plan de dernière minute. Non, car la grande majorité des adhérents à la rando s'était donnée rendez vous pour une semaine d'exercices à la pension Baratxartea de Sare, au coeur du Pays Basque et fief d'une pena de pelote à mains nues

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Quelles raisons pour un tel engouement ? L'attractivité de cette destination peut se comprendre par l'origine mystérieuse du peuple basque et surtout de sa langue, par son art de vivre représenté par ses fêtes et sa gastronomie, par le caractère bi-frontalier du territoire et surtout par l'aptitude de sa population a avoir su conserver son identité et ses traditions.Surtout et y compris dans le maintien fidèle et respectueux de la transmission des prénoms et des maisons.

Le séjour démarre bien

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"Le pays basque n'est pas a vendre" Nous avons quelquefois surpris ce slogan placardé sur des murs. C'est peut être bien ainsi car il faut des moyens supérieurs aux capacités d'une partie de ses admirateurs. S'il y a vingt ans, certaines résidences secondaires sautaient la nuit, ce sont maintenant les agences immobilières qui flambent ou du moins le prix des maisons qu'elles affichent.

S'il n'est pas à vendre, il se visite beaucoup et les touristes ou promeneurs y viennent en nombre.

Et il se poursuit de la même maniere

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Pourtant il n'en fut pas toujours ainsi. Aymeri Picaud, dans son Précis pour le Pélerinage de Saint Jacques écrivait en 1139 : Cette terre basque, à la langue barbare, est dénuée de pain et de vin. Elle est habitée d'un peuple sauvage, au teint noir, malhonnête et réprouvé.

En 1609, Pierre de Lancre, grand inquisiteur de sorcières devant l'Eternel, était scandalisé par le goût qu'ont les Basques de porter le nom de leur maison au lieu d'honorer le patronyme de leurs ancêtres. La révolution n'a pas été plus tendre : Le village de Sare fut déclaré "commune infâme" et sa population déportée.

Mais le vent de l'histoire balaye vite le passé puisque maintenant ce sont tous ces particularismes qui valorisent ce pays et ses habitants. Avec en plus, et ce serait grave pour nous de l'oublier, un environnement naturel digne des plus beaux sanctuaires mythiques.

la beauté d'un paysage du Labourd

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Il reste une petite réticence à cette image. Le pays basque est réputé vert, traduisons : bien arrosé. La pluie y est souvent l'invitée de l'été, ce qui conduit des fois les touristes désespérés à rechercher les rares activités supportant l'humidité. Mais pour nous, même cela a changé .L'exubérance liquide, nous ne l'avons trouvée que dans nos bocks de bière, compensation obligée de fin de randonnée.

Nos chemins de traverse, le plus souvent transfrontaliers, nous ont conduit, au travers des fougères et des chênaies, à des vues vers l'infini.

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Surtout il convient de ne jamais se fier à l'impression de l'altitude, souvent trompeuse, car on croit avoir mâitrisé des dénivelés flatteurs. Sur les sentiers, les portes de clôture sont aussi nombreuses que les troupeaux rencontrés et il est bien recommandé de les laisser fermées après notre passage. Pour demander son chemin, il suffit de dire "agur" pour que l'on vous renseigne. A cinq kilomètres de l'atlantique, le relief déja s'élève, morcelé de blocs de grès dominant les ajoncs où paissent les fameux poneys Pottok.

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La marche n'obére pas la recherche de la tradition culinaire. Dans la grotte de Sare, nous étions hôtes priviligiés pour un méchoui traditionnel, concentré de calories et de bonne humeur puisque café et patxaran s'y partagent avec les chants d'une chorale biarotte, voisine de table .
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Nous avons voulu tutoyer les cieux ou du moins approcher certains de ses habitants dans l'ascension du pic Mandarrain (littéralement "la montagne des aigles"). Mais ce sont leurs cousins très lointains, les vautours, qui surveillaient notre progression entamée au Pas de Roland, brèche naturelle du cours de la Nive.

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Son sommet semble couronné d'un château mais ce n'est en fait qu'une coiffe de rochers où subsistent les vestiges d'une redoute romaine.

Dans la vallée du Batzan, une des traditions les plus connues est d'amener une douzaine d'oeufs aux soeurs Clarisses du couvent d'Ariskun, afin qu'elles prient pour obtenir du beau temps.

N'est pas soeur qui le désire !

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Elles nous ont pourtant exaucés sans nous être acquittés de ce devoir. C'était la balade du patrimoine architectural.Tous les villages sont gorgés de traces d'histoire comme le palais hôtel d'Amaia Maya. On remarque partout les énormes maisons de grès rose, financées à l'origine par les immigrés d'Amérique Latine, revenus ensuite au pays.

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Impossible d'apprécier le Pays basque sans s'encanailler à San Sébastian de l'autre coté de la Bidassoa. Pas question de l'atteindre en voiture, mieux vaut emprunter le fameux train spécial "le topo" au départ d'Hendaye avec arrêt à Pasajes. On suit le GR11 qui nous conduit d'abord par une série de marches abruptes au Faro de Plata, phare rococo aux allures de chateau fort.

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Le chemin, réputé faussement facile, surplomble l'océan dans un environnement exclusivement végétal pour déboucher, totalement à l'improviste, sur une des plages de la ville.

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Ancienne station balnéaire, San Sebastian a conservé de larges avenues qui se jettent dans une baie entièrement fermée. Agréablement fêtarde, blottie sous le mont Urgull, la vielle ville nous voit déambuler pour goûter les Pintxos, tapas en basque.

Le point d'orgue reste la montée de la Rhune. Montagne emblématique du Pays Basque, elle s'est laissée embobiner par un petit train à crémaillère qui y conduit des flots de touristes.

Au sommet, il n'est pas toujours facile d'y partager la panorama ( pas toujours visible) avec des individus, le téléphone collé à l'oreille ou le cabas rempli de whisky et cigarettes.

Heureusement qu'on y croise aussi des sourires d'enfants, tirant leurs parents par la manche, pour aller caresser les petits des brebis ou des juments, légitimes maîtres du lieu.

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