201010 Le sens de l'accueil
Le souffle du passage du train rapide Paris-Cherbourg nous surprit au début de la montée du bourg, puis un car scolaire rempli de jeunes élèves déversa bruyamment ses occupants devant la cantine de l'école. Bref, en cette fin de matinée du 1° octobre, rien que des scènes ordinaires pour ce petit village de Gilles(28) à la limite des Yvelines et de l'Eure et Loir.
Jusqu'à notre arrivée en son centre, face à l'étonnant clocher byzantin de l'église, nous savions seulement qu'une halte propice y était programmée, ce qui n'était pas pour nous déplaire.
Nous nous dirigeons vers l'unique auberge, petite, pimpante et étonnamment vide à cette heure ci. Sa propriétaire nous y attend, souriante et affable. Elle commence par prendre le temps de saluer chaque convive, les uns après les autres.
Elle se met en quatre pour notre installation et nous livre les commodités de son établissement. Attentive et prévenante, elle veille à ce que rien ne manque au robuste repas qu'elle nous destine et à notre satisfaction. Pour de simples clients de passage, rien ne l'obligeait à une telle excellence, si ce n'est l'honneur de son métier et le sens qu'elle donne au verbe accueillir.
Belle leçon de pratique commerciale dont beaucoup pourrait s'inspirer.
C'était pourtant pour un autre passion, celle des mots, que nous nous trouvions ce jour là en ces lieux, puisque le point de rendez vous se devait être un exemple parfait d'anagramme.
Raison suffisante pour notre présence matinale à Breval la Forêt(78), qui se cachait sous la transposition des lettres d'un curieux Verbal Folâtre
Recherche qui fut pour certains délicate, puisqu' imaginer la recomposition d'un mot peut être source de migraine (autre anagramme).
De plus, à partir de Breval, le parcours parcouru à travers bois (sans chasseurs), hameau(Ritoire), village (Guenainville) nous proposait de résoudre cinq énigmes. Elles définissaient les contours d'un mystérieux personnage historique invité, ce jour, en tant que compagnon de route.
Ce trajet nous incitait aussi à bouger tranquillement, en prenant le temps de respirer, sentir et apprécier le paysage automnal.
La mobilité est certainement pour les marcheurs une vertu, mais aujourd'hui être mobile sans mobile aurait été peut être malvenu. Le temps est quelquefois nécessaire pour goûter ensemble aux lieux partagés et disposer de réflexions communes.
Dans cette balade si proche du site historique d'Ivry la Bataille, aperçu d'ailleurs sur une hauteur proche, rendons pour conclure hommage à l'homme du jour, le Bon Roi Henri.
Paysan béarnais, épris de maîtresses plantureuses et amateur de poule au pot, Henri IV était le sujet des énigmes du jour. Relaps par opportunisme mais désireux d'une politique de réconciliation durable, il finit tragiquement son règne il y a précisément 400 ans cette année.
