201105 Chiens de chasse en Ampurdan

Publié le par club rando

Au cours de nos différentes marches, la traduction de ce fréquent  panneau indicatif, écrit en catalan, fut l'occasion d'un bel exercice de compréhension sur le sens du texte et sa sémantique.

amporda 1II signifiait l'existence de zones autorisant l'entraînement de chiens de chasse, pour perfectionner l'obéissance de ces animaux aux ordres et à l'autorité de leurs maîtres.   

Dans la réalité, à défaut de fins limiers peu présents en cette période de mi-mai, c'est plutôt notre groupe de randonneurs qui prit toute liberté pour s'ébrouer dans ce merveilleux terrain de jeu qu'est la nature ampurdanaise.

  la meute, prête au départ

amporda 5L'ampurdan, province la plus septentrionale de la Catalogne Espagnole s'abrite sous un  puissant amphithéâtre de montagnes qui court du massif des Salines jusqu'à la Méditerranée. A l'abri, s'étale vers le sud une mosaïque de collines embellies par le vert éclatant des chênaies, vergers et oliviers. Son autre élément constitutif c'est aussi la tramontane " vent  furieux qui déchire les nuages.et dont les rafales courbent cyprès et pins sous un ciel d'un bleu intense qui fait cligner les yeux". Sa pureté est telle que les couchers du soleil y sont incandescents.

amporda 3Nous commençons notre séjour en zone semi-montagneuse, tout près du barrage de Boadella. Débute la première balade autour du village de Maçanet. On a simplement envie de s'asseoir sur une pierre pour admirer ses vieilles maisons qui se rassemblent autour de l'église. La région, truffée de monuments mégalithiques, est riche de légendes où de nombreux récits évoquent des géants qui portent des dalles sur leur dos.

Le dolmen de la "Pera Dreta "aperçu lors du circuit des anciennes mines de talc, serait dû à la fatigue d'un géant qui en fit son lit.

ce n'est pas une raison pour faire la sieste

amporda 4La proximité de la France a importé dans ces endroits les semences des lumières et du socialisme, traces que l'on retrouve encore dans l'organisation des sociétés mutuelles agricoles et des cafés communaux, toujours actifs dans chaque village.

Le circuit qui suit le GR2 se savoure avec gourmandise puisqu'il offre, grâce aux cerises repérées sur la route et vite achetées, des rouges baisers à la saveur sucrée. Elles constituent un petit revenu d'appoint aux cultivateurs et retraités qui continuent à les cueillir sur des lopins de terres impropres à la culture en masse.

Les agaves ont moins de goût que les cerises

amporda 6La visite de Barcelone est vécue comme une parenthèse au milieu du séjour. Les sirènes des ambulances qui imitent leurs homologues américaines, le linge qui pend aux fenêtres du "barrio de la Barceloneta", les vieux qui discutent au pas de la porte, les taxis bicolores jaune et noir, les pharmacies qui s'identifient sous des croix de Malte rouge et non verte, les multiples vendeurs de loterie, les couleurs catalanes qui flottent sur chaque balcon alors que la moitié de la population ne parle qu'en espagnol, tout ceci nous surprend et étonne. Des airs de sardanes sont portés par le vent et nous invitent à esquisser un pas de danse.

amporda 2Dans la ville moderne, les belles maisons s'ordonnent symétriquement selon un plan en damiers et entourent la merveilleuse Sagrada Familia. L'imaginaire débordant de son créateur, Gaudi, en fait un lieu de créativité architecturale hors du commun. Dommage qu'il y ait foule et que le car nous attende.

L'appel de la mer est pressant et nous rejoignons, pour les derniers jours, la région du cap de Creus. Comme dans beaucoup d'endroits devenus touristiques, cette zone n'a pu éviter la tentation du fruit défendu et la marque de l'avidité humaine s'y traduit par une urbanisation outrancière du littoral.

amporda 11Dès qu'on le quitte, la végétation  reprend le dessus. On distingue encore des traces de murets en pierres sèches qui abritaient autrefois des ceps de vignes ou des pieds d'amandiers. Seuls quelques oliviers rabougris couronnent des monticules, parcourus par des  pistes assez larges qui se terminent souvent en sentiers à moitié effacés par les chardons et les cistes

 

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Le monastère de San Père de Rodes est un haut lieu où souffle l'esprit, avec la complicité du vent  qui l'aide beaucoup. Perché à cinq cents mètres, son clocher lombard domine la baie de Port de la Selva. Sa montée rude, depuis la mer, restera le chef d'oeuvre du groupe.

enfin, on peut respirer et admirer

amporda 8Mais le clou de la côte reste Port Lligat, la maison musée de Salvador Dali i Domènech. On l'atteint après une forte pente qui part de Cadaqués jusqu'à l'ermitage de San Baldiri. Devant la résidence de l'artiste un cyprès vigoureux émerge de l'intérieur d'une barque défoncée. Sa fonction est d'avertir le visiteur qu'ici terre et mer se confondent. C'est aussi l'image de l'esthétique dalinienne où coexistent réalité présente et monde du rêve et de l'éphémère.

Le réel et sa transformation par l'artiste

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Un accessit final bien mérité pour notre première résidence, l'hôtel La Central à Maçanet.

Avec son site exceptionnel entre bout de lac et bout du monde, la prévention de son personnel, son originalité et son centre de soins, c'est un des rares exemples où l'excellence n'est pas forcement réservée qu'aux fortunés.


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M
<br /> Pour un marcheur catalanophile ce fut une rando emblématique mais je me permets de relever une incohérence linguistique: cela commence bien avec l'avis canin mais, cher et talentueux rédacteur,<br /> nous étions en "Alt Emporda", comarca catalana et non en Ampurdan comme l'écrivent les castillans, nos irréductibles opposants sinon ennemis du passé.<br /> Visc Catalunya !<br /> <br /> <br />
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