201210 Retour de la pratique à Vieille Eglise

Publié le par club rando

« Je n’en reviens pas ….On est déjà arrivé ! » Le joli chemin qui longe la rigole vient d’aboutir exactement devant le panneau indicateur qui annonçait, ce matin même, le début du circuit.

eglise 11Certaines randonneuses sont très étonnées d’avoir ainsi bouclé la boucle sans ressentir ni fatigue ni lassitude. Il est vrai qu’en aucun moment de la journée n’ont résonné les exhortations habituelles censées ranimer les énergies défaillantes. Les encouragements du genre : «  Allez, il ne reste que quelques kilomètres, et on verra le bout de nos peines » ont été aujourd’hui rangés au vestiaire des formules usagées.

Ecoutons les d’ailleurs ces vingt-cinq marcheurs du 26 octobre qui regagnent avec une lenteur affectée leurs véhicules !

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A travers les mots échangés, dans une communion générale, ils reconnaissent tous les avantages et bienfaits de la marche qu’ils viennent de terminer. Plus tôt, la veille ou l’avant-veille, une grande évidence s’était déclarée. Assez du train-train habituel, du manque de vigueur et de vivacité, des mini trajets quotidiens réalisés les yeux fermés ! Il était largement temps de se remettre à la pratique de la randonnée, de retrouver l’invitation du chemin, de respirer enfin.

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Avant le départ de Vieille Eglise(78), quelques uns savouraient à l'avance le plaisir de renouer aux délices de la conversation. Mais l'ensemble des  randonneurs attendait surtout de cette marche la thérapie salvatrice qu'elle exerce sur le corps et l’esprit. Ils étaient présents, avant tout, pour assouvir ce  besoin.

La zone proposée pour l'exercice du jour

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La  matinée plutôt chagrine n’altère pas la joie de s’élancer sur le chemin de halage qui suit la rigole royale construite à la fin du XVII° siècle pour le plaisir du Roi-Soleil. Louvois a fait creuser ici un gigantesque réseau de drainage qui devait alimenter les jets d’eau de Versailles. Aujourd’hui ce système joue toujours un rôle d’assainissement pour cette zone du sud des Yvelines mais il n’alimente plus les bassins versaillais. Notre itinéraire débouche sur une large pièce d’eau artificielle,  l’Etang de la Tour. Les friches humides et les roselières qui le bordent abritent diverses espèces d’oiseaux des marais. Justement, un héron cendré s’envole devant nous pour atteindre l’autre rive. Il partage l’étendue lacustre avec l’association des pêcheurs rambolitains qui occupe les lieux nuit et jour. Nous sommes surpris par la sophistication du matériel et apprenons  les rites et coutumes de cet espace halieutique à l’écoute d’un pêcheur facétieux qui manie autant la canne que le calembour.

« Nos âmes sont tordues….Pêcher,c’est le pied »

eglise 7La forêt de Rambouillet nous accueille. Dans ce vaste massif, le sentier rectiligne emprunté semble ne jamais s’arrêter ou du moins ne mener nulle part. Les fortes pluies des jours précédents n’ont pas réussi à refroidir la terre où s’emmagasine encore la chaleur de l’été. Tout est propice à l’éclosion des champignons. Ici cette autre chasse est ouverte et apparemment nous arrivons trop tard. Quelques mousserons ou rosés laissés sur le bord du chemin nous rendent perplexes. C’est dans un massif de chênes, dégagé des hautes fougères, qu’un joli cèpe au chapeau bien enfoncé a eu la délicatesse de nous attendre. Nous nous contenterons de l’admirer.

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Après deux inflexions sur la gauche, nous sortons du bois à la hauteur du haras des Hogues pour regagner la plaine. Le chemin suivi est  bordé de haies vives. A l’approche du hameau de Saint Benoit, il croise d’immenses volières. C’est le moment de déjeuner et chacun s’installe sur un muret ceinturant une prairie au cœur du hameau. Juste avant la fin du repas, un marcheur propose soudainement de partager sa bouteille. Mais l’offre est trop tardive, car le dessert presque avalé. « Je ne vais quand même pas la ramener ! » La phrase est prononcée devant des convives peu enthousiastes. Les verres des rares bénéficiaires se remplissent avec une excessive générosité. Tant pis si le rouge monte un peu aux joues, la suite de la marche devra dissiper cette douce hébétude.

A la lisière des champs et de la forêt, nous dérangeons une volée de faisans et poules, sans doute évadés d’un élevage proche. Nous les voyons détaler avec amusement. Mais résisteront- ils longtemps aux chasseurs et aux prédateurs ?

Le bois d’Auffargis dans un environnement plus vallonné apparaît attrayant. A l’amorce de la route forestière qui repart vers Le Perray, deux grands chênes jouent les sentinelles et nous indiquent la voie à suivre. Une courte montée dans un sol sablonneux sera la seule difficulté du parcours.

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Malgré la grisaille nuageuse persistante, les feuillages dorés ou roux diffusent une lumière très douce avec des effets de contre-jour flouté. C’est aussi beau qu’une carte postale.

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Le chemin sort du bois, traverse deux départementales, et rentre dans des zones de prairies. L’herbe retient des gouttelettes résiduelles qui, en perlant, mouillent nos chaussures. Le circuit fait ensuite jonction avec la rigole royale rencontrée ce matin en amont. Jolie avenue herbeuse presque rectiligne, dans laquelle le chemin zigzague le long des rives grâce à des ponts voûtés qui ont su résister au temps et aux coups du sort.

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L’humidité s’accroit et quelques gouttes  menacent. Mais il n’est pas besoin de hâter le pas puisque les derniers hectomètres nous surprennent sans qu’on y ait pris garde. Au grand étonnement de nos randonneuses, intérieurement ravies de leur performance et fières de leur légèreté.

 

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